Comment réussir ses apprentissages à l’école d’infirmier ?

Les équipes pédagogiques sont très douées pour vous faire apprendre rapidement des concepts et une méthodologie de travail spécifique aux soins pour les infirmiers. Les lieux de stages sont très doués pour vous déstabiliser et vous faire douter de vous en permanence en tant que stagiaire. Les attendus théoriques et pratiques sont souvent très différents et mobilisent un positionnement pas toujours évident pour l’étudiant. Dans cet article nous allons voir comment assimiler plus facilement vos cours et mettre plus facilement en pratique vos savoirs.

Les études d’infirmiers sont injustes…

C’est comme ça. Certains auront besoin de plus de travail que d’autre. C’est ainsi. Certains sont plus doués en stage ou à l’oral alors que d’autres maîtrisent mieux l’écrit. A l’arrivée on ne vous demandera qu’une chose : avoir un raisonnement clinique et valider votre diplôme. Tout le reste n’est que verbiage inutile.

Les études d’infirmier sont injustes. Si vous n’arrivez pas à adopter la méthodologie vous serez contraint d’arrêter. Car c’est comme un jeu de cube qu’on assemble. Si vous n’avez pas assimilé la base, vous ne pourrez pas continuer l’acquisition de vos compétences.

Astuce : pour apprendre plus vite, associez-vous avec un ou deux camarades pour réciter vos cours et vous interroger. Vous apprendrez plus vite.

Un infirmier est un chef d’équipe

L’infirmier gère l’équipe aide-soignante. Vous devez donc être en mesure d’avoir une posture professionnelle adéquate en tant que stagiaire. Si vous êtes tout le temps en train de douter ou si vous ne savez pas où vous en êtes de l’acquisition de vos compétences, vous allez rencontrer des difficultés. D’où la nécessité de chaque jour vous auto-évaluer sur l’acquisition de vos compétences. Personne ne le fera à votre place.

Un infirmier c’est appliquer des protocoles de soins mais c’est aussi jongler entre différents risques et problèmes

Le principal problème que vous gérez avec TOUS les patients c’est le relationnel soignant-soigné. Si vous rompez cette relation, le risque majeur est que le patient refuse d’adhérer aux soins ou pire ne vous apprécie vraiment pas et fait que chaque soin avec lui devient difficile. Pour X raison, vous devez toujours évaluer l’état de votre relation avec le patient.

Ensuite vous avez tous les problèmes : d’organisation, d’équipe, de fatigue, de vie perso, etc.

Le problème de la communication

Mettre à l’aise le patient est le point de départ. Si vous êtes stressé, votre patient sera lui aussi stressé même si il ne le sait pas toujours. Votre communication doit être soignée et adaptée. Vous avez des cours pour ça utilisez-les. Si vous ne savez pas, demandez à n’importe qui mais demandez.

Ensuite vous avez l’état de vos connaissances

Quand vous êtes étudiant, vous ne savez rien. Rien ou très peu. Votre travail consiste donc : apprendre à apprendre. C’est ingras, c’est difficile, mais c’est comme ça. C’est votre base d’assemblage du jeu de cube.

En première année vous devez maîtriser les soins d’hygiène et de confort. Vous devez aussi réaliser des démarches cliniques. Ce travail vous sert à faire les liens entre problèmes médicaux-risques-traitements. Et vous devez écrire des analyses de situation : tout le temps où vous rencontrez des difficultés. En moyenne il vous faudrait 1 à 2 analyses de situation par stage, ou 1 analyse par tranche de 4 semaines. Sans cela, vous ne pouvez pas prendre de recul sur votre pratique et évoluer.

Tout ceci dit, il n’existe pas de règle parfaite et précise pour tout le monde. Mais on va dire que c’est comme en apprentissage de vol : vous apprenez à piloter et donc, vous devez visualiser tous vos mouvements, toutes les étapes de vos soins, et donc les ECRIRE. Même si votre culture met en avant l’apprentissage oral plus que l’écrit. Vous connaissez le vieil adage : la paroles disparaissent, les écrits restent.

La démarche réflexive requiert l’écriture. Ce n’est que par l’écrit que le cerveau humain peut conceptualiser, interpréter et réfléchir ce qu’il est en train d’apprendre, de voir ou de faire.

Stages et cours : 2 méthodes différentes

Pour les cours il faut impérativement que vous usiez de l’entraide inter-promotions. Car vous n’êtes pas un génie, vous ne pouvez pas deviner les attendus pour les partiels. Donc prenez votre courage à deux mains et demandez aux autres étudiants de l’aide : PARLEZ. Un infirmier parle constamment. Si vous ne parlez pas, vous ne pouvez pas prodiguer de soin à une personne.

Revenons-en aux unités d’enseignement. Vous devez aller voir les anciennes promotions et leur demander leurs anciens partiels ou les attendus des examens. Ils vous les donneront car eux aussi ont galéré et qu’ils ont utilisé la même méthode. Ca vous permettra d’apprendre les 20% vraiment nécessaire pour les partiels et de garder le reste pour votre curiosité ou si vous envisagez de faire médecine…

Pour les stages

Munissez-vous d’un carnet de note. Les grands explorateurs ont tous un carnet de note. Et vous n’êtes pas plus malin qu’un autre. Le cerveau ne peut retenir que 7 informations maximum. Et notre temps d’attention est très limité, surtout avec la fatigue.

Chaque jour venez en stage avec des objectifs concrets à voir sur votre lieu de stage. Pour cela vous devez décortiquer votre lieu de stage : quels soins vous allez voir, à quel niveau de prise en soin nous situons-nous, quelles sont les possibilités de pratiquer tel ou tel soin.

Ensuite, prenez au minimum 5 patients et réalisez toutes les démarches de soin. Pour tous les soins nouveau réalisez une fiche technique. Car en la faisant vous êtes en train de l’apprendre. Les vendeurs de livre et de fiches ont déjà fait ce travail. Et parfois les éditions ne sont plus à jour des normes de soins actuelles. Donc votre stylo et vos feuilles seront vos seuls outils de travail. privilégiés.

Et enfin, persévérez. Lorsque vous éprouvez une difficulté avec un soin particulier, passez la semaine entière à répéter ce soin à le faire et le refaire.

Aussi vous ne devriez jamais être laissé seul dans une situation de soin que vous maîtrisez mal. Suivez au mieux l’ordre suivant : 1) un infirmier vous montre le soin 2) vous faites le soin avec l’infirmier / l’infirmier vous évalue faire seul le soin 3) vous réajustez les erreurs et/ou vous pouvez faire seul.

Vous n’êtes pas en service pour travailler mais pour apprendre. Et le travail réalisé n’est pas pour faire plaisir aux autres mais bien traiter des problèmes de santé. Enfin dormir suffisamment, manger équilibré et avoir une hygiène de vie correcte fait partie de la panoplie des infirmières et infirmiers, sans ça vous pouvez rester au vestiaire car vous n’aurez pas l’énergie ou la forme nécessaire pour être confronté à des situations de soin.

Pourquoi ?!

Si vous n’êtes pas capable d’expliquer POURQUOI vous faites ce soin, pourquoi vous utilisez tel traitement, pourquoi vous effectuez telle surveillance, alors vous devez revoir votre raisonnement clinique de façon à trouver la réponse. Et vous devez l’expliquer à l’infirmière ou l’infirmier qui vous a posé la question. Vous devez faire preuve de curiosité intellectuelle et de capacités d’organisation pour pouvoir poursuivre vos acquisitions de compétences. Demandez-vous donc toujours pourquoi vous faites ce que vous faites et vous serez sûr d’apprendre correctement vos soins et surtout plus rapidement.

Conclusion

Vous ne devez surtout pas tout apprendre. En suivant ces quelques conseils vous devriez arriver à suivre raisonnablement. Ensuite, l’éducation et la pédagogie enseigne souvent la bienveillance envers les étudiants ce qui est une bonne chose. Mais il ne faut pas confondre bienveillance et gentillesse. Être bienveillant ce n’est pas être gentil. Être bienveillant c’est être respectueux et dire les choses qui ne vont pas avec politesse et sans brusquerie. La bienveillance ce n’est pas laisser un étudiant dans la difficulté : c’est lui donner les ressources pour réussir. C’est considérer qu’il peut réussir malgré les difficultés. Ce n’est qu’après de multiples essais et échecs à répétition qu’on peut se dire qu’on ne peut rien faire de plus. Mais en tant que professionnel, on a le devoir de considérer l’étudiant sur le chemin de ses acquisitions et non avec des préjugés. En tant qu’étudiant vous devez comprendre rapidement que si vous ne travaillez pas quotidiennement vous perdrez rapidement le soutien de l’équipe qui vous encadre. Simplement parce que les stages ce n’est pas comme à l’école et que vous devez apprendre et vous adapter.

Vous éprouvez des difficultés malgré la lecture de cet article ? Jetez un oeil à mon tutorat infirmier pour dépasser les blocages. Sinon sentez-vous libres de recevoir les astuces des étudiants déjà passés avant vous 😉

PS : vous avez un talent pour l’écriture ? Vous avez des choses à dire ou à écrire ? Vous pouvez le faire ICI.

Portez-vous bien,

Benoit

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