Le burnout est devenu la maladie à la mode. Surtout dans le milieu du soin. Le gouvernement français a même mis en place des chèques psy aux élèves infirmiers pour les aider dans leurs difficultés et se prémunir du burnout. Quelle ambition… Mais c’est vrai, on doit si bien travailler sous antidépresseur…
Si vous débutez les études d’infirmiers, vous savez que ce sont des études difficiles. C’est plus difficile que d’aller à l’université, suivre un programme et devenir fonctionnaire, comme beaucoup de français font (peu de chances de faire un burnout).
Vos grands parents et arrière grands parents ont connu la guerre
La vraie. Celle qui pue vraiment, qui révulse, qui fait faire des cauchemars la nuit, celle qui rend dépressif parce que vous avez perdu un membre de votre famille. Le mot burnout n’était pas vraiment à la mode à cette époque.
Un infirmier s’occupe de malades. Il n’est pas là pour pleurer sur leur sort !
Si vous n’êtes pas capable de prendre soin des malades sans garder une bonne distance professionnelle, vous n’avez rien à faire dans le milieu du soin. Comment un soignant sous antidépresseur peut-il prendre soin d’un patient lui-même sous antidépresseur ? C’est assez original comme situation. Evidemment tout burnout doit être pris en charge, mais…
… le gouvernement n’a pas la solution au burnout
Il n’en aura jamais. Le gouvernement a un budget et en face des problèmes. Il met donc en place les solutions les plus économiques. Mais ce ne sont pas les meilleures solutions. Vous devez donc travailler sur vous si vous souhaitez réussir votre carrière professionnelle. Vous ne pouvez pas abandonner à la moindre difficulté.
Infirmier ce n’est pas avoir le coeur sur la main
Un infirmier sait que c’est difficile. Il sait que le malade est très demandeur, que c’est un combat psychologique de chaque instant pour gérer la fatigue psychique et continuer d’être dans une relation d’aide saine avec le malade. Vous devez donc avoir une certain intelligence émotionnelle qui vous permet d’anticiper le comportement du malade et d’encadrer ses demandes. Si vous êtes englués dans vos problèmes durant la relation de soin, vous ne pouvez pas prendre soin de la personne malade. C’est techniquement impossible. Vous pouvez fonctionner physiquement, mais psychiquement vous n’êtes pas là.
Votre activité physique, ce que vous mangez, vos relations sociales, vos problèmes personnels, votre tempérament fait ce que vous êtes. A la fin de votre journée vous devriez avoir suffisamment d’énergie pour vaquer à vos occupations et non vous sentir lessivé.
Certains ont besoin de se sentir épuisé en rentrant chez eux pour avoir l’impression d’avoir travaillé. Pourquoi pas. Mais vous ne devriez jamais continuer à travailler si vous vous sentez mal au quotidien. Car les erreurs ont vite fait d’arriver.
On devrait avoir un module « hygiène de vie » à l’école d’infirmier, pour permettre aux soignants d’appréhender les difficultés des situations de soin. Cela éviterait les abandons, les burnout, et autres problèmes.
Chaque cas est particulier évidemment.
Par exemple, si vous fumez du tabac et que vous êtes infirmiers en addictologie avec des patients fumeurs, vous ne devriez en principe rien avoir à y faire. C’est comme si une personne qui ne pratique pas de sport prétendait être votre nouveau prof de sport à l’école… lui feriez-vous confiance ? Moi non.
C’est cette logique du soin qui manque cruellement dans la relation soignant-soigné. Vous ne devriez jamais être fatigué psychiquement après votre journée de travail, sauf situation particulière durant votre journée de travail (décès, violence…)
Dans tous les cas, un burnout doit être pris en charge et vous devez trouver l’aide de professionnels pour vous aider. Il n’est pas question ici de minimiser les difficultés d’un burnout.
Evidemment si dans votre vie perso vous êtes en plein divorce, vous êtes endetté jusqu’au cou et vous n’arrivez plus à joindre les deux bouts avec votre travail… il faut vous demandez comment vous avez pu vous mettre dans cette situation. Et effectivement vous êtes à grand risque de faire un burnout, plus que la moyenne en tout cas.
Pour la moyenne des gens en bonne santé, vous êtes au contrôle, vous êtes à 100% responsable
Vous pouvez continuer à vous plaindre, à vous sentir victime de vos conditions extérieures, la réalité est que vous êtes au contrôle. C’est vous qui vous levez le matin pour aller travailler. C’est donc à vous que revient le résultat de votre journée.
Vos ancêtres n’avaient pas d’antidépresseur, de « chèque psy » ou d’arrêts maladie, et vous êtes pourtant là aujourd’hui à lire cet article. Relevez-vous et ayez un peu d’amour propre.
Soigner c’est un peu comme un sport de combat. Lorsqu’on s’entraîne pour gagner, alors on commence à considérer les problèmes comme des défis, des challenges, des opportunités qui font une différence.
Soyez la différence que vous voulez voir incarner dans votre travail. N’attendez pas que quelqu’un gagne la médaille à votre place.
PS : si vous avez besoin d’aide, vous pouvez utiliser le système mis en place par le gouvernement pour aider les étudiants « Santé Psy Etudiant ».
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