Cela ne vous a pas échappé les papy boomers ont saturé le système de santé. Si bien que c’est même devenu une crise sanitaire que les états essaient de traiter comme ils peuvent. C’est donc un problème démographique. Si vous êtes infirmière ou infirmier, même si vous travaillez dans des services de court séjour (à l’hôpital ou en clinique) vous prendrez en soin immanquablement une personne âgée. C’est mathématique. Voici dans cet article les 2 seules maladies que vous allez réellement traiter, contrairement à ce qui est écrit sur le dossier de soin… (Cet article essaie de faire une généralité, il est évident que TOUTES les personnes âgées n’ont pas ces 2 problèmes.)
Le mythe de la personne âgée polypathologique…
Un paradoxe existe dans les écoles en santé occidentales. On dit souvent que la personne âgée est poly-pathologique. A première vue, ça semble évident. Mais d’un autre côté on vous explique qu’au-delà de 3 médicaments, nous ne maîtrisons plus les interactions médicamenteuses… Alors à qui profite le crime ? Les grands gagnant de ce paradoxe bien pensé sont bien sûr les laboratoires pharmaceutiques. Nous laisserons ce petit jeu qui dure depuis des années aux soins des protagonistes qui en font partie, nous allons plutôt nous occuper dans cet article des deux problèmes dont je vous ai parlé plus haut…
Prendre en soin une personne âgée c’est s’occuper de deux problèmes de santé majeurs :
1 – La dépression
Les gens vieillissent. Et ils ont souvent vécu des traumatismes psychologiques dans leur vie du fait de leur grand âge. Conséquence : ils ont des troubles de l’humeur et psychologiques. Donc le premier problème auquel on fait face lorsqu’on prend en soin une personne âgée dans n’importe quel type de service c’est la dépression ou les troubles de l’humeur.
Ce problème influence directement la communication. Ce qui fait que majoritairement les soignants n’aiment pas passer du temps à essayer de comprendre ce qu’à voulu exprimer la personne. Et on se retrouve souvent, du fait de la gestion comptable des services de santé basés sur un ratio temps-argent à une personne soignée uniquement considérée pour ses problèmes de santé mécaniques et non son bien être psychologique. Ce qui a, pendant de nombreuses années, conduit les maisons de retraite à des problèmes et des risques de maltraitance.
Communiquer avec une personne dépressive ou ayant des problèmes d’humeur liés à son grand âge entraîne ensuite un risque élevé d’épuisement chez le professionnel de santé. Si vous ne comprenez pas ce phénomène, si vous n’êtes pas patient et si vous ne prenez pas le temps de comprendre l’état émotionnel de la personne, vous passerez à côté du soin principal (qui n’est pas cette fichue prise de sang que vous ratez pour la deuxième fois !)
Pour résoudre cet écueil, il suffit simplement d’analyser la situation relationnelle. Souvent un sourire, un ton enjouée et des soins directifs vous permettront de faire en sorte que la personne en face de vous se sent mieux et, donc 1) accepte les soins et 2) reste de bonne humeur pour une partie de la journée (vous évitant tous les risques de rupture de soin et de violence, notamment en institution).
2 – Le second problème majeur chez la personne âgée est bien entendu la démence
Ce second point est un peu plus compliqué que la dépression ou les troubles de l’humeur. Là aussi, l’objectif est que la personne se sente bien. Avec une pathologie de type Alzeihmer, vous pouvez rentrer dans la chambre de la personne, la personne est en colère, vous sortez, vous re-rentrez sur un ton plus jovial ou un sujet plus intéressant pour la personne et la personne démente sera compliante aux soins.
La démence c’est comme si la personne dépendait à 100% de vos propres humeurs puisqu’elle la relie à son environnement et que son environnement immédiat définit totalement et sans discernement son état émotionnel. Changez d’état émotionnel et vous ferez changez celui de la personne démente qui est en face de vous.
Conclusion
Je ne prétend pas détenir de « vérité ». Mais il faut savoir que le soin se passe aussi par une forme d’épuisement psychologique chez le soignant ainsi qu’une certaine forme de violence psychique. Ces deux points découlent des deux plus grands problèmes que l’on rencontre lorsque l’on prend en soin une personne âgée : la dépression et la démence. C’est ce qui fait que parfois il est difficile voir impossible d’administrer un traitement ou de réaliser les soins d’hygiène avec une personne âgée qui devient subitement violente et opposée aux soins. Parfois ces personnes n’ont connu que la violence dans leur histoire familiale. Il vous sera utile d’user un ton d’autorité et des soins directifs tout en restant bienveillant et en sachant qu’à tout moment le soin peut s’arrêter car la personne refuse physiquement le soin. Je parle d’autorité pour nuancer et faire la distinction avec le mot « autoritaire » qui lui, pourrait s’apparenter à de la maltraitance qui elle est interdite, peu importe les raisons.
Les personnes âgées sont des personnes fragiles. Une fois sous la responsabilité d’un soignant, elles vivent des émotions dans une sorte de compagnonnage avec le soignant. En tant que soignant vous avez donc un rôle primordial dans le sentiment de bien être chez la personne âgée car, sans votre travail de présence, de communication et de gestion de vos émotions, elles ne peuvent tout simplement pas être soignée. Aucun robot ni aucun médicament ne pourra faire se travail à votre place. Et c’est là tout l’enjeu des soins face au progrès technologique.
Je tenais à écrire un article sur le sujet car trop souvent, pour de multiples raisons, les soignants oublient ce travail émotionnel avec la personne âgée. Enfin sachez que si vous faites correctement ce travail d’analyse relationnelle et de positionnement dans votre soin, vous éviterez l’épuisement de type burn-out et vous construirez une relation saine et durable avec la personne soignée qui sera plus susceptible d’être réceptive aux soins et ouverte à la communication.
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