Infirmière Puéricultrice, le projet professionnel d’Anna

Infirmière puéricultrice c’est le projet professionnel d’Anna qui  nous partage ses meilleurs conseils pour réussir les études d’infirmier et les qualités à avoir selon elle pour faire les études d’infirmière puéricultrice.

Bonjour Anna, peux-tu te présenter rapidement pour les lecteurs de territoire infirmier ?

Je m’appelle Anna, j’ai 21 ans et j’habite en Auvergne. Je suis jeune diplômée (juillet 2019) et j’ai fait mes premiers pas d’infirmière dans un service de réanimation néonatale.

Pourquoi as-tu décidé de poursuivre des études en soins infirmiers au départ ?

J’étais particulièrement attirée par le milieu sanitaire et sociale et donc l’aide à la personne mais je ne savais pas forcément quelle branche choisir.
Pendant mes années lycées j’ai pu observer régulièrement le métier d’infirmier, j’ai beaucoup aimé le rôle de ce dernier auprès des patients que ce soit d’un point de vue technique pour les soins prodigués ou d’un point de vue relationnel avec l’importance de l’écoute pour l’adaptation des soins, le soutien des proches…

C’est cette observation qui m’a progressivement permis d’éclaircir mon projet professionnel.

Tu as donc choisi de devenir infirmière, qu’est ce qui t’attiré dans ce métier ?

Je dirais dans un premier temps que ce qui m’attire c’est le rôle propre infirmier : c’est le cœur de métier, cette observation qui permet de construire un projet de soins vraiment adapté au patient sur le plan de l’accompagnement. La pathologie est là certes, les soins ne pourront donc pas être modulés mais la manière de les présenter, de les réaliser va différer selon le patient et ses besoins. C’est ça qui est intéressant dans le métier : la technique elle s’apprend et cela est obligatoire mais sans la relation créée autour elle n’a absolument pas le même sens et c’est cela qui à mon sens fait la particularité de l’infirmier.

La polyvalence du métier aussi est intéressante : changer de service c’est presque changer de métier finalement tant la spécificité de certains est importante, cela permet donc de toujours se remettre en question et d’évoluer.

J’ai choisi de rentrer dans une école de puéricultrice à la rentrée 2019, c’est une spécialisation que j’avais en tête avant l’école d’infirmière mais que j’avais laissé de côté de manière à profiter pleinement des stages infirmiers, de rencontrer différentes populations et ainsi me faire une idée de chaque domaine de stage avant de prendre une décision.

La formation infirmière actuelle ne permet pas à mon sens d’être une professionnelle compétente dans un service de pédiatrie. Nous avons trop peu d’apports théoriques sur cette population spécifique et ma petite expérience professionnelle actuelle me permet de justifier cette idée : l’allaitement maternel, le développement psycho- moteur, l’alimentation… sont des thèmes très spécifiques qu’il faut maîtriser en pédiatrie et dont je n’ai qu’une idée trop vague pour l’expliquer correctement aux parents.

As-tu trouvé la transition entre le lycée et les études d’infirmier très difficile ?

Pas spécialement, je dirais qu’à partir du moment où le travail est régulier l’étudiant va progresser. Avant tout, il faut comprendre les cours pour les apprendre puisque ces connaissances doivent être acquises sur le long terme et non par cœur pour l’évaluation, pour moi c’est vraiment ce qui a changé.

Quelle a été ta plus grosse appréhension avant de commencer les études d’infirmier ?

De ne pas être à la hauteur des objectifs de la formation en stage. Je suis rentrée à l’école à 18 ans à peine, la plupart de mes camarades de promotion avaient déjà une expérience professionnelle, dans le domaine paramédicale ou non, mais ils avaient déjà mis un pied dans le monde du travail. Je travaillais tous les étés depuis 5 ans mais ce qui m’angoissait c’était l’évaluation à la fin du stage et être en constante évaluation pendant 10 semaines d’affilées ça peut paraître éprouvant quand on ne sait pas encore ce qui nous attend. Qui plus est, les stages ce sont des lieux d’apprentissage pratiques, alors même en étant stagiaire ce que l’on vient de dire à un patient ou un membre de l’équipe ne peut être effacé et réécrit comme on le ferait dans une évaluation écrite. Ce dont j’avais extrêmement peur c’était vraiment ça, les stages et comment j’allais trouver ma place dans ces services où on nous envoyait.

Comment faisais-tu pour être certaine d’avoir BIEN appris tes cours et de valider tes partiels ?

J’avais besoin de tout réécrire ou dessiner des cartes mentales pour être sûr d’avoir bien compris ce que je venais d’apprendre. Pour les processus j’utilisais toujours la même trame : petite définition de la pathologie, facteurs de risques, symptômes, éléments/ méthodes de diagnostic (clinique, biologique, examens particuliers), physiopathologie (et donc indirectement la physiologie de l’appareil concerné), les traitements + le rôle infirmier (éléments de surveillance mais aussi soins indirects), le suivi post-traitement ou chronique.

Une fois que les cartes mentales étaient terminées j’essayais de les réexpliquer à l’oral comme si je devais expliquer la pathologie à quelqu’un qui ne la connaissait.

T’es-tu aidée de livres en particulier durant ces 3 ans ? Si oui, lesquels ?

Oui, je me suis beaucoup servi du Guide Pratique Infirmier pour élaborer les cartes mentales et mieux comprendre le rôle infirmier. Le méga guide Pharmaco infirmier était intéressant également pour poser la base des classes médicamenteuses. Ce livre explique chaque classe de manière synthétique et claire.

En troisième année, je pense que le Dictionnaire des Concepts est obligatoire pour l’élaboration du TFE, il donne de très bonnes références bibliographiques.

Ensuite, j’empruntai souvent des livres au CDI sur les différentes UE, pour avoir une autre approche des thèmes abordées et ainsi réviser d’une autre manière (les QCM souvent présent à la fin de ces livres sont très utiles pour tester notre compréhension des cours).

Comment as-tu fais pour les stages, on dit que la première année est la plus difficile, comment ça s’est passé pour toi ?

Oula, comme j’ai pu en parler au-dessus les stages ont toujours été une source importante de stress pour moi. Dans un premier temps, j’allais toujours repérer le trajet en voiture puis la localisation du service dans l’hôpital.

Ensuite, je pense qu’il faut impérativement avoir regardé, même brièvement, quelles sont les pathologies, soins, surveillances rencontrées dans ce type de service pour avoir au moins une petite idée et si c’est un service spécifique comme la pneumologie, l’hémodialyse… avoir revu la physiologie de l’appareil concerné.

Une fois le stage commencé je prenais beaucoup de notes sur des éléments que me donnaient les IDE (l’organisation du service, les soins effectués, les principals pathologies rencontrées…) et une fois chez moi j’allais rechercher plus spécifiquement ces éléments pour les revoir.

Il y a forcément des stages où l’on se sent plus à l’aise que d’autres pour des raisons qui nous sont propres (c’est peut être la place accordée par l’équipe à nous, stagiaire, mais ce peut aussi être la population accueillie avec qui nous sommes plus à l’aise, les pathologies rencontrées qui nous intéressent…).

Un conseil à donner qui t’a aidé à valider tes stages ?

Ne jamais oublier que le service tournait avant que le stagiaire arrive et qu’il continuera de fonctionner après son départ. Garder sa place est primordial, nous sommes là pour apprendre et il faut vraiment profiter de ce temps là pour progresser, poser des questions, prendre le temps de faire correctement le soin pour bien le maîtriser par la suite.

Cela peut paraître futile mais je pense que le comportement de l’étudiant joue beaucoup sur son encadrement. Trouver sa place au sein d’une équipe en prenant des initiatives tout en restant dans son rôle d’étudiant n’est pas chose facile mais il permet de montrer aux membres de l’équipe que vous avez un comportement de professionnel et donc que vous souhaitez progresser: accepter une critique constructive, être capable de remettre en question sa pratique.

La rigueur est une qualité importante pour l’école mais elle l’est aussi dans les stages, il faut sans cesse aller chercher les termes que l’on ne comprend pas, revoir les pathologies qui nous mettent en difficulté lors des stages pour progresser.

Où as-tu habité pendant ces 3 années ? Pourquoi avoir fait ce choix ?

J’avais pris un appartement à 10 minutes à pied de l’école tout simplement parce que le domicile de mes parents étaient trop loin pour effectuer des allers-retours quotidien.

Etais-tu en couple pendant ces années à l’IFSI? Si oui, comment as-tu vécu cette période ? Ca s’est bien passé ?

Oui, durant les trois ans et il a été un réel soutien pour moi. C’est parfois difficile de s’accorder du temps parce qu’il y a toujours un dossier à rendre, des éléments à retravailler… mais il m’a soutenu tout le temps de la formation et m’a également permis de « sortir des cahiers » si je peux le dire comme ça quand c’était nécessaire.

As-tu travaillé pendant les vacances scolaire ou as-tu profité à fond ? Que penses-tu qu’il est préférable de faire ?

J’ai travaillé comme aide-soignante les deux étés. Je pense qu’il est important de faire les deux ! C’est une sacrée expérience de travailler comme aide-soignante, c’est un métier très peu reconnu, très physique mais qui apporte beaucoup sur le plan relationnel et de l’observation qu’il me paraît indispensable d’avoir une petite expérience de cette profession pour être en mesure de les comprendre et aller les aider quand c’est possible. Mais il faut également prendre quelques jours de vacances pour souffler et prendre du temps pour soi, les trois ans d’études ne sont pas de tout repos !

On entends souvent parler des « soirées infirmières », peux-tu nous dire comment ça se passe ? Quelle genre de soirée c’est, comment est l’ambiance ?

Alors, moi j’étais dans un tout petit IFSI avec des promotions de 50 étudiants, donc les soirées infirmières étaient forcément très conviviales et bon enfant. Je n’ai pas de mauvais souvenirs de ce côté là.

Y’a t-il une méthode pour réussir ses études d’infirmier? Comment faut-il s’y prendre selon toi pour réussir ?

De la rigueur, de la rigueur de la rigueur ! Mais aussi et surtout une bonne dose d’envie. Il n’y a à mon sens pas de recette miracle pour réussir à partir du moment où l’étudiant travaille régulièrement, qu’il s’interroge sur sa manière de faire dans le but de toujours s’améliorer. Je dirai surtout qu’il faut avoir l’envie : l’envie de découvrir, de comprendre, d’accompagner les autres à un moment de leur vie qui est très complexe, souvent signe d’angoisse et de tristesse. Ne pas hésiter à communiquer sur des situations qui ont pu interroger l’étudiant tant sur la plan technique que sur le plan relationnel, prendre les expériences de chacun comme des clés supplémentaires vers la professionnalisation.

 

Merci Anna pour ce retour d’expérience, nous te souhaitons toute la réussite que tu mérites ! N’hésitez pas à lui poser vos questions dans les commentaires, Anna se fera un plaisir de vous répondre 🙂

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