LES RAPAT’ DE TOM – COUP DE SOLEIL EN FÉVRIER…

  ÉPISODE 02: COUP DE SOLEIL EN FÉVRIER…

Martinique

La Martinique… Si j’avais pensé pour mon deuxième rapat’ me retrouver là bas. C’est juste grandiose. Me retrouver en plein mois de février en train de prendre des coups de soleil et de boire des rhum arrangés sur la plage… Que du bonheur. Nous partons de Toulouse par une matinée brumeuse… ou plutôt… neigeuse…
C’est le manque de caféine qui me fait voir du brouillard. Pour ce deuxième rapat’ je pars aussi avec un médecin, Cécilia, une fille vraiment sympa, quoiqu’un peu bordélique. En bon citoyens lambdas, nous ne remarquons même pas que nous avons des billets en première classe pour aller jusqu’à fort de france. Ce n’est qu’arrivés à Paris quand une hôtesse nous conduit au salon « Air caraibes », que nous en prenons conscience.

Dépareillant dans un paysage de vieux bedonnants en costards et de jeunes femmes aussi belles que jeunes pour leur tenir la main, nous ne comprennons pas de suite le concept de « tout à volonté ». Une fois cette deuxième prise de conscience effectuée, nous envisageons de prendre l’apéro, voire même, les apéros ( tant qu’à faire ! ).

Et ça continue! A peine embarqués, une hôtesse très sympatique vient nous proposer du champagne, du punch, et j’en passe… Magnifique, tant est si bien que nous sommes saouls avant le décollage. Et pendant tout ce temps, nous sommes considérés comme étant au travail. Vous me direz que la vie est injuste, je vous dirais qu’elle est belle.
Une fois remis de notre alcoolisation précoce, après avoir regardé quatre films et m’être retrouvé dans diverses positions aussi incongrues que confortables en essayant les différents boutons qui se trouvent sur le côté de mon fauteuil, nous aterrissons. Enfin, j’ai bien crus que nous allions juste plonger dans l’océan avec l’énorme bout de tôle qui nous sert de moyen de transport. Le pilote a eu la bonne idée de faire aterrir l’avion une seconde a peine après avoir fini son virage. Si je n’avais pas mal au ventre j’aurais mal au coeur. Bref, tout le monde aplaudis, nous sommes en vie.
Une fois débarqués, nous somme pris en charge par un taxi, très gentil au deumeurant mais complètement fêlé. Le type bosse de 5h du matin à 23h le soir non-stop, je ne sais même pas si il mange mais je sais une chose : il roule en agglomération, à 160Km/h sur les voies de bus… Je ne sais pas ce qu’il prend mais c’est de la bonne.
Bref, nous arrivons en trombe à l’hôpital de Fort de France, et le taxi nous dépose devant les urgences. Il nous dit qu’il nous attend et nous partons à la recherche de notre patiente dans l’hôpital. Il s’avère que l’hôpital en question, s’il est un véritable labyrinthe, est aussi d’une vétusté peu commune. L’entrée se fait par le sous-sol, ou nous ne trouvons pas âme qui vive. Le couloir est digne d’un film d’horreur, les néons grésillent et les murs s’effritent. Nous nous attendons à tout moment à voir débarquer freddy kruger au détour d’un virage…
Après une bonne demi heure et la visite de trois services différents, nous trouvons enfin notre patiente. Nous réglons quelques détails médicaux sans lesquels nous ne pourrions pas la rapatrier ( une transfusion sanguine par exemple ça peut être utile! ) et nous resortons. Le taxi, fidèle a lui même, nous transporte à l’hôtel en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Nous arrivons dans une toute autre ambiance. Le réceptioniste nous accueille avec un cocktail rafraichissant et nous conduit jusqu’à notre chambre. Nous prenons le cocktail sur la terasse, devant une piscine à débordement donnant directement sur l’océan.

Magnifique.

Nous sommes épuisés par le voyage mais décidons quand même d’aller explorer les alentours à la recherche d’un restaurant sympa. En mangeant, nous discutons du programme du lendemain. Se balader et profiter de toutes les plages alentours jusqu’à 15h nous parait bien, ensuite nous devrons repartir à l’hôpital puis l’aéroport pour revenir en métropole. C’est à ce moment là qu’une évidence nous saute aux yeux : nous allons passer une demi journée sur des plages de rêves, et nous serons quand même considérés comme étant en plein travail… Un rapatriement en martinique? Hum… C’est plutôt le rêve….

Nous nous levons donc à 8 heures pétantes, et une demi heure plus tard nous sommes sur la plage. Ce séjour en martinique est aussi intense que court. Pour ma part, je découvre ce que c’est que de partir à 8 heures de vol de chez moi, passer une matinée à prendre des coups de soleil, observer des poissons, prendre l’apéro au bar sur pilotis de l’hôtel, et revenir en france par un vol de nuit. C’est éreintant ( il y a quand même le décalage horaire ), mais c’est une sacrée expérience.
Après avoir bien profité de notre matinée, nous revenons à l’hôpital en 5ème vitesse ( littéralement, c’est le même taxi ), et nous partons en ambulance pour l’aéroport. La jeune femme que nous rapatrions a mon âge, elle s’est fait tirer dessus à HaÏti en allant visiter sa famille. Apeurée, elle ne vas pas trop mal physiquement parlant mais à l’air choquée par ce qui lui est arrivé. Nous la transportons dans l’avion avec une civière, ce qui implique que l’ambulance doit nous amener directement sur le tarmac, au pied de l’avion.Pour replacer les choses dans un contexte qui s’avèrera important, nous sommes partis à 15h, et arrivons à l’aéroport vers 19h30, cela fait donc 4h30 que nous n’avons pas pu fumer. Nous descendons de l’ambulance, tout près de l’avion, et avons tous les deux le même réflexe. Nous devons attendre que la civière soit installée dans l’avion pour pouvoir embarquer, il nous semble donc tout à fait naturel de nous en griller gentiment une en attendant. L’équipage est en train d’embarquer par une passerelle non loin de là, et tout le monde nous regarde avec des yeux ronds. Nous ne comprenons pas jusqu’à ce que le chef de la sécurité vienne nous voir.Effectivement, nous fumons à 20 mètres des réservoir de kérosène par lesquels l’avion fait son plein. Nous aurions pu faire exploser la moitié de l’aéroport. Nous partons donc finir notre cigarette un peu plus loin, et revenons un peu gênés de ce manque de lucidité flagrante. Bref, tout le monde va bien et nous décollons enfin.
Les RAPAT’ DE TOM sont des récits d’aventure de rapatriement sanitaire. Tom, infirmier urgentiste, nous livre son expérience des missions sanitaires. Ce sont des histoires vraies qu’il nous partage. Pour retrouver ces « Chroniques au bord du Rapatriement Sanitaire » sur Amazon (format Kindle, 62 pages) et embarquer dans l’univers du soin, cliquez ici 😉
Copyright © Les Rapat’ de Tom 2014 tous droits réservés. Reproduction interdite. Crédit photo: Territoire-Infirmier.com

 

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