Elisa, étudiante puéricultrice à Caen

puericultrice

Salut, peux-tu te présenter rapidement pour les lecteurs de Territoire-Infirmier.com ?

Je m’appelle Elisa, j’ai 24 ans et je suis de Caen. J’ai un BAC STSS (2011). J’ai fais une école AS en 2012 et j’ai été à l’IFSI de Février 2013 à Février 2016. J’ai ensuite fait l’école de puericultrice en 2016/2017.

Pourquoi as-tu décidé de passer le concours d’infirmier et de faire les études d’infirmier au départ ? Quelles furent tes motivations premières pour faire ce métier ?

J’ai décidé de passer le concours Infirmier car j’avais pour projet depuis la 3ème de devenir puéricultrice. Le relationnel est le premier aspect pour lequel j’ai voulu faire ce metier et l’aspect physiologie-pathologie-soins à commencer à me plaire au lycée 🙂 .

Quelles qualités faut il avoir selon toi pour réussir son concours infirmier et faire ces études ?

Pour moi il faut être organisé, être mature et savoir se remettre en question pour ces etudes. Pour le concours c’est 90% de stress et le reste c’est le travail.

Comment se sont déroulées tes études à l’IFSI ? Qu’est-ce que tu as le plus aimé et au contraire le plus détesté ?

Mes études IFSI se sont bien déroulées, j’étais dans une petite école, petite promotion avec des formateurs qui nous connaissaient vraiment.

Ce que j’ai le plus détesté c’est la ville où j’ai fait mes études !

Sur quoi as-tu fais ton mémoire de fin d’étude ? Pourquoi ?

Mon mémoire IFSI je l’ai fait sur l’accompagnement psychologique des parents lors d’une pathologie incurable. J’ai choisi ce sujet car j’avais envie d’approfondir mes connaissances et d’analyser ce sujet à la suite d’une situation vécue en stage.

Mon mémoire IPDE etait sur l’influence des pratiques professionnelles sur le bien etre des enfants et des parents en Néonatologie. J’ai voulu travailler ce sujet à la suite d’un stage à l’étranger où j’ai pu voir qu’il y avait une grande différence avec la France notamment au niveau des pratiques.J’ai pu voir que cela influencer le bien être des parents et de l’enfant

Quel conseils donnerais-tu aux étudiants infirmiers concernant leurs stages ou leurs études ?

Pour les stages : faire un outil qui permettra à chaque professionnel de tracer ce que vous avez fait pendant vos gardes (à vous de le pré-remplir avant de le faire signer par le pro bien sûr) s’il n’existe pas dans le service. Je sais que moi j’ai fait cela pour tous mes stages. J’ai pu valider mes compétences avec cet appui pour preuve si soucis. Après, la curiosité et l’assiduité sont pour moi les deux qualités essentielles en stage.

Pour les cours moi je sais que relire les cours de la journée avant de me coucher et faire des fiches pendant le cours (quand je pouvais) m’a beaucoup aidé.

Quelle a été la pire chose que tu as vécu en tant qu’étudiant ou professionnel ?

Ma première prise de poste en intérim a été un réel échec pour moi. C’était en gériatrie. Je suis ressorti de cette mission d’une semaine en me demandant si j’étais vraiment compétente pour exercer et surtout pour me spécialiser. Car je passais les oraux pour rentrer en école de puéricultrice.

En plus de cela personne ne l’équipe à essayé de m’aider…

En tant qu’étudiante mon avant-dernier stage dans le service où j’ai toujours voulu travailler était difficile car certaines de l’équipe n’étaient pas bienveillantes. Elles se sont permises de bien me montrer que je n’avais pas toutes les compétences pour travailler ici et encore moins de partir dans le même service à l’étranger ! Mais je me suis battue, je me suis fait ma place et j’ai eu un bon bilan.

Que penses-tu de l’enseignement délivré sur les lieux de stage ? Penses tu que c’est suffisant ou qu’il y aurait des choses à revoir ? Que faudrait-il changer selon toi ?

Pour moi c’est le manque de lieux de stages et de temps que les professionnels n’ont pas pour les étudiants qui est problématique. Mais sur le terrain on apprend toujours et c’est toujours formateur.

Il faudrait aussi accorder plus de temps aux professionnels pour nous accueillir et nous former et aussi avoir plus de structures qui accueillent.

As-tu des livres à conseiller pour le concours d’infirmier, les études ou découvrir la profession? Que lis-tu en ce moment d’ailleurs ?

Sup’ foucher m’a pas mal aidé pour mon concours IDE autant pour les test psycho que pour la partie culture G. En dehors de ça, ayant fait une prepa j’avais mes cours de prepa qui m’aidaient !

Au niveau professionnel je lis L’instinct de vie de Patrick Pelloux, un pro et un écrivain que j’adore 🙂

Et plus perso je lis SUBUTEX.

Avec le recul et le diplôme en poche, comment vois-tu finalement ces 3 ans d’études? Quelle a été pour toi la chose la plus compliquée ?

Avec le recul je me dis que par rapport à la spécialisation que je suis en train de terminer les trois ans c’était les vacances ! Si je n’avais pas fait mon école dans cette ville, ces trois ans auraient été plus simple à vivre psychologiquement pour moi.

La chose la plus compliquée pour moi a été de faire mon stage de fin d’étude à l’étranger. J’ai monté mon projet seule sans aucun appui du centre de formation, voir meme tout le contraire ! Mais j’ai réussi et j’en suis la plus fière d’avoir fait ce stage aujourd’hui.

Est-ce difficile de trouver du boulot en tant qu’infirmier actuellement ? As tu eu des difficultés à trouver un poste ?

Non ce n’est pas difficile car il y a toujours des postes en EHPAD mais quand ce n’est pas ce que tu recherches… J’ai dû me battre mais j’ai pu trouver un contrat de 3 mois de nuits en mater’ et faire des remplacements en pédiatrie et néonatologie.

Dans quel service exerces-tu actuellement ?

Je suis en école de puéricultrice pour le moment.

Exerces-tu une spécialisation et si oui qu’est-ce qui t’a poussé à te diriger dans cette voie ?

Ce qui m’a poussé à me spécialiser c’est le manque crucial de théorie sur l’enfant et sa famille dans la formation initiale. Sachant que je voulais exercer chez les enfants, avoir une base théorique solide est le minimum !

Combien gagnes-tu tous les mois ? Es-tu satisfaite de ton salaire ?

En faisant 3 mois de nuits en maternité dans une clinique privée en tant que jeune diplomée j’étais à 2000 euros par mois. L’interim payait bien aussi. L’intérim moi en tant qu’IDE jeune diplomée je trouve que c’est bien, mais après ..

Quelles sont tes conditions de travail actuellement ? Est ce que c’est difficile ou pas ?

Ayant fait deux stages dans la clinique avant d’y  exercer en mater j’ai pu voir en 4 ans une dégradation des conditions de travail très très très importante. Une IDE et une AP pour 25 mamans et les ¾ des bébés. Il m’est arrivé une nuit d’être la seule avec une dizaine de retour de bloc à gérer en même temps du fait d’une réunion sur la certification. C’est sûrement la pire garde que j’ai eu.

On demande énormément de polyvalence mais je trouve que ça tue le soin. Car on a tous un service où l’on est plus compétente. On ne peut pas être bon dans tous les services de soins infirmiers.

Peux-tu nous donner ta journée type de travail ? Que fais-tu dans ta journée, combien d’heures travailles-tu par jour ? Peux-tu détailler un peu tes activités quotidiennes ?

Je prends l’exemple de mon dernier boulot.

  • Je prenais à 19h30 (fin des transmissions à 20H) pour enchaîner avec le tour de la relève. Ensuite après ce tour je faisais la planification de tous mes soins pour la nuits et les boites de médicament pour le lendemain.
  • Mon deuxième tour général était à minuit. Puis après les tours de constantes ou médicament pour les mamans qui en avaient besoin.
  • Pause pour manger ensuite
  • Pendant la nuit, Je me permettais aussi de frapper si je constaté un enfant d’une chambre pleurer pendant longtemps.
  • Apres aux alentours de 6h30 je me permettais de refaire un tour mais discrètement de celle que j’avais pas vu de la nuit (ouvrir la porte pour voir si tout va bien). Mais je voyais toutes les mamans plusieurs fois dans la nuit donc ça allait vite.
  • Et petit dej et relève 🙂

Qu’aimes-tu le plus dans ton métier ?

Le contact avec les nouvelles mamans. Les accompagner dans ce nouveau rôle et les calmer fasses aux angoisses de la nuit.

Au contraire que détestes-tu par dessus tout ?

Des parents pas très patients alors que le service est complet et que tu as 3 retours de blocs et césarienne en même temps à gérer…

Quelle anecdote peux-tu nous raconter sur un patient qui t’a le plus marqué ?

L’anecdote qui m’a le plus marqué est une mort fœtale in utero à 38 semaines d’aménorrhée (SA). En tant que jeune diplômée on ne sait pas trop quoi faire et comment accompagner la maman. Elle a eu une crise d’angoisse en pleine nuit j’ai donc pris mon courage à deux mains et je suis resté 30 minutes avec elle. Même si c’était très difficile pour moi, je suis ressortie satisfaite d’avoir pu aider un peu cette patiente pour qu’elle puisse un minimum se reposer  malgré le drame vécu.

As-tu le temps pour des loisirs en dehors de ton travail ? Si oui lesquels ?

Les concerts, je sors le plus que je peux pour me changer les idées et la salle de sport 🙂

Comment ont été tes début en tant que nouvelle infirmière diplômée ? Difficile ? Pas difficile ?

Difficiles au début car je n’étais pas dans un service pour lequel j’étais compétente mais une fois arrivée en mater je n’ai eu aucun soucis.

Comment vois-tu ton métier dans 10 ans ? Seras-tu toujours infirmière, comment te projètes tu?

Je serais IPDE en centre de protection maternelle et infantile ou alors je serais toujours en réanimation où je vais commencer après le DE de puer.

Que penses-tu du mythe de l’infirmière dévouée corps et âme à son travail ? Crois-tu que ça puisses encore exister aujourd’hui ?

Je pense qu’il est réel et cela même avant le diplôme car on nous demande de nous devouer dés l’école…

Oui il me semble que je suis comme ça. Après je pense que pour se dévouer il faut être valorisé et ce n’est pas dans la politique hospitalière aujourd’hui.

Penses-tu que la profession infirmière est encore trop régie par les médecins et pas assez par les infirmières elles-mêmes ? Quel est ton avis sur ce sujet ?

Dans la branche où je suis les pédiatres sont assez à l’écoute de ce qu’on dit donc je pense que nous avons un poids considérable dans la prise en soin. Mais il faut se battre et faire nos preuves pour avoir cette place auprès du médecin. Mais dans un service chacun ses compétences et il me semble que je suis assez libre dans ma pratique.

En France on a une culture du soin « gratuit pour tous », penses-tu que les soins doivent continuer d’être gratuit ou devenir payant ? Quel est ton avis là-dessus ?

Je dirais juste : La santé n’a pas de prix !

Que penses-tu des nouvelles technologies ? L’informatique à l’hôpital est-il une bonne chose selon toi ?

Pour moi un robot de remplacera jamais l’humain et l’intelligence humaine. Pour ce qui est de l’informatique à l’hôpital je ne suis pas totalement pour. C’est bien notamment pour les prescriptions car elles sont lisibles et permettent au médecin de la faire d’où il veut. Pour les soins infirmiers le dossier de soin écrit est beaucoup mieux et nous fait perdre moins de temps administratif en nous laissant plus de temps auprès du patient.

Penses-tu que le métier d’infirmier est reconnu à sa juste valeur ? Si non pourquoi ?

NON. Au vu de la reforme universitaire, de ce qui est demandé  en stage, de toute la théorie , de la posture professionnelles et de la responsabilité que nous avons nous ne sommes pas assez reconnus !

Quelles sont les évolutions possibles dans les années à venir ? As-tu un projet précis en terme de carrière ?

Infirmiere Puéricultrice dans 1 mois si tout va bien et pourquoi pas faire l’école des cadres par la suite.

Un petit mot de la fin ? Quel conseil donnerais-tu aux personnes qui souhaiteraient faire ce métier ?

ACCROCHEZ VOUS ET SOYEZ BIEN ENTOURÉ.

N’hésitez pas à poser toutes vos questions en commentaire, Elisa vous répondra si elle a un peu de temps 😉

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