Journée mondiale de lutte contre la douleur

C’était la semaine dernière, vous y étiez? L’idée était de rappeler la douleur que peuvent induire les soins par le biais du toucher, un manque de cotation ou bien la communication du soignant. Voici quelques rappels et le bilan de cette matinée où des professionnels nous ont rappelé quelques fondamentaux déjà vu en cours. Peut-être que certains d’entres-vous ont aussi participé à cette journée?

Aspect législatif

  • Selon l’article 11110-5 du Code de la Santé Publique, relatif à la prise en charge de la douleur, la douleur doit être prévenue, prise en compte et traitée.
  • Le CLUD (Comité de Lutte contre la Douleur) a mis en place des protocoles de prévention et de prise en charge de la douleur pouvant être initiés par les IDE.
  • Des équipes mobiles de lutte contre la douleur sont présentes au sein des établissements de santé.

Les médicaments contre la douleur

  • Les anesthésiants locaux: patch, crème ou spray de lidocaïne
  • La PCA (« patient controlled analgesy« : analgésie contrôlée par le patient) ou pompe à morphine est un dispositif permettant une diffusion en continue et/ou en bolus de morphine par la voie sous-cutanée ou intraveineuse. Deux grands principes sont à respecter: mettre la voie d’abord au plus près du patient et mettre une valve anti-retour pour administrer la dose.
  • Le MEOPA®(« mélange équimolaire oxygène-protoxyde d’azote ») est un gaz qui a 4 propriétés
    • sédative
    • amnésique
    • anxiolytique
    • analgésique

Il est réutilisable 30 fois maximum par patient et souvent utilisé avant des soins douloureux.

Durée d’action des antalgiques

Il faut toujours respecter le délais des anesthésiques locaux. En principe il faut faire les soins 1 heure après l’administration dans un laps de temps de 2 heures maximum. Sauf pour:

  • le Profenid ampoule (anti inflammatoire): 30 minutes suffisent après l’injection en IV.
  • la Morphine en IV directe qui agit au bout de 10 minutes et où l’on a une fenêtre d’action de 4 heures.
  • la Morphine s/c qui agit au bout de 45 minutes pour 2 heures d’actions.

3 types de douleur induite par les soins

  • neurogène (neuropathique) à type de brûlure, de décharge, de paresthésie ou de (Cf DS4)
  • psychogène (psychique) induite par la communication du soignant ou la perception du patient
  • nociceptive au toucher durant le soin

Tout soignant est concerné par la douleur qui est toujours induite par les soins et demeure donc prévisible. Tout soignant a l’obligation de coter (évaluer) la douleur pour chaque patient avant, pendant et après le soin afin d’éviter l’installation d’une douleur chronique (douleur de durée >3mois). Le risque est l’installation d’une douleur chronique et la majoration ou l’aggravation de problèmes cardiaques déjà présent chez le patient par exemple. Cette obligation est encadrée par la loi du 4 mars 2002 relative aux droit des malades et à la qualité du système de santé.

Plusieurs échelles d’évaluation existent

  • hétéro-évaluation
    • AlgoPlus chez la personne non communicante (fiche téléchargeable du Centre National de Ressources de lutte contre la Douleur)
    • Cheops chez l’enfant
    • etc.
  • auto-évaluation
    • Echelle Numérique de 0 à 10
    • EVA de 0 à 10 avec une réglette
    • EVS de 1 à 4

Comment prévenir la douleur?

  • moyens médicamenteux:
    • antalgique périphérique de palier 1 (paracétamol) et anti inflammatoire non stéroïdien (ibuprofène, acide acétylsalicylique) pour une douleurs faible
    • antalgique de palier 2, opiacés faible (codéine, tramadol) pour une douleur forte
    • antalgique de palier 3, opiacés forts (morphine) pour une douleur sévère
  • moyens non médicamenteux:
    • les frictions et les massages
    • le froid et le chaud (sur prescription médicale)
    • la respiration contrôlée
    • la diversion (parler d’autre chose que le soin, imagerie dirigée, musique)
    • l’hypnose
      • elle agit sur le mécanisme du « Gate Control » (lien wikipédia)
      • elle agit également sur le contrôle cortical (visible à l’IRM)
    • L’effet placebo est utilisable

Conclusion

Chaque patient est différent et unique ce qui explique que la communication des IDE est importante et participe à la réduction de la douleur ainsi que sa prévention. L’infirmière doit savoir identifier les patients à risque (escarre important, etc.) et évaluer systématiquement la douleur d’un patient par rapport à sa cotation antérieure et non simplement lui redemander sa cotation. Elle doit également instaurer un climat de confiance propice au bon déroulement du soin.

En avez-vous appris d’avantage sur la douleur? Rajouteriez-vous quelque chose à ce qui est écrit dans cet article?

PS: non la photo ci-dessus n’illustre pas la douleur induite par les partiels mais bien par les soins, même si vous pourriez y voir une ressemblance…

Liens citées dans cet article: wikipédia,  centre national de ressources de lutte contre la douleur, legifrance

Image: Par Robert Weis (Travail personnel) [CC BY-SA 4.0 (http://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0)], via Wikimedia Commons/small>

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