LES RAPAT’ DE TOM – DE BIÈRES ET DE BOMBES…

  ÉPISODE 07: DE BIÈRES ET DE BOMBES…

Strasbourg
Strasbourg, j’y suis allé plusieurs fois ces temps-ci, toujours pour rapatrier quelqu’un. A croire que ce boulot marche par séries : Espagne, Strasbourg, Perpignan, à chaque fois plusieurs rapatriements coup sur coup au même endroit. Aujourd’hui la personne que je rapatrie va bien, enfin, si on passe sur les maladies chroniques dont il souffre.
 Il était hospitalisé à Rodez pour une infection pulmonaire qui est rentrée dans l’ordre. Ce monsieur a 51 ans, est diabétique et insuffisant respiratoire. Il a déjà fait plusieurs séjours en réanimation, pneumologie, il connait bien les hôpitaux et ce dont il souffre, autant dire qu’il est presque autonome dans sa prise en charge.

Tant mieux, aujourd’hui est un « jour sans » pour moi. Je n’ai pas vraiment envie de partir en rapatriement, mais c’est la règle du jeu. Il s’avère que ce rapatriement s’il n’est pas intéressant du point de vue soin, n’en est pas moins enrichissant. En discutant avec mon patient j’apprends qu’il est maître brasseur, c’est à dire que c’est lui qui fabrique la bière, c’est surtout lui qui a pour mission d’en inventer de nouvelles. Autant dire que le sujet devient vite passionnant.

Nous passons pas moins de cinq heures à discuter de la bière et de sa fabrication. Au bout de dix heures de trajet, j’en sais plus sur la bière et sur la région de Strasbourg ( mon patient s’est aussi improvisé guide touristique ). L’ambulance me dépose à l’aéroport de Strasbourg, et je n’ai que deux envies, aussi primaires que nécessaires : j’ai faim, et soif. Me voilà donc en quête de quoi me rassasier.

Je trouve mon bonheur à la cafétéria de l’aéroport. Une bonne salade, un verre de bière, et un beignet pour le dessert. Que demander de plus: une alerte à la bombe? Non…

Si?

Bon, d’accord…

Ces gentils messieurs en uniforme organisent une évacuation de la zone de danger, zone qui comprend la terrasse sur laquelle je suis installé pour manger. Qu’à cela ne tienne, j’évacue, mais je prends mon plateau repas avec moi. Je veux bien attendre une heure et demie que les démineurs arrivent, mais pas le ventre vide!
Je prends donc mon mal en patience et savoure tout de même mon frugal repas. Ce n’est que deux heures après, une fois la « menace terroriste » écartée (ou plutôt le bagage oublié détruit), que j’embarque dans l’avion pour rentrer chez moi. Je rentre me coucher, fatigué mais instruit, en me disant que je sélectionnerais mieux la bière quand j’irais faire mes courses désormais.

Les RAPAT’ DE TOM sont des récits d’aventure de rapatriement sanitaire. Tom, infirmier urgentiste, nous livre son expérience des missions sanitaires. Ce sont des histoires vraies qu’il nous partage. Pour retrouver ces « Chroniques au bord du Rapatriement Sanitaire » sur Amazon (format Kindle, 62 pages) et embarquer dans l’univers du soin, cliquez ici 😉
Copyright © Les Rapat’ de Tom 2014 tous droits réservés. Reproduction interdite. Source de l’image: FIlckr- Francisco Antunes
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